Sur Manuel Castells

Publié le 11 Février 2016

 

     « Les changements constatés dans les relations de production et de pouvoir et dans les relations interpersonnelles aboutissent à une transformation des fondements matériels de la vie sociale, de l'espace et du temps. L'espace des flux domine désormais l'espace des lieux. Au temps de l'horloge, propre à l'ère industrielle, désormais annihilé par la technologie, a succédé un temps intemporel. La circulation du capital, l'exercice du pouvoir et le tourbillon des communications électroniques passent par des flux d'échanges entre un certain nombre d'endroits choisis, éloignés les uns des autres, alors que les expériences individuelles, atomisées, restent confinées dans des lieux. La technologie comprime le temps en quelques instants aléatoires, privant la société de continuité et la durée d'historicité. En isolant le pouvoir dans l'espace des flux, en permettant au capital d'échapper au temps et en dissolvant l'Histoire dans la culture de l'éphémère, la société en réseaux arrache les relations sociales au concret et invente une culture de la virtualité réelle. »

Manuel Castells, L'ère de l'information, T. 3

(* Par culture de la virtualité réelle, l'auteur entend ici un système où la réalité elle-même (c'est-à-dire l'expérience des hommes, matérielle et symbolique) étant totalement immergée dans les images virtuelles et les simulacres, les symboles ne sont pas seulement des métaphores mais la réalité vécue. [...] La virtualité tend en effet à devenir notre réalité parce que c'est dans le cadre de ces systèmes symboliques sans lieu, sans durée, que nous élaborons nos catégories et produisons des images qui conditionnent les comportements, engendrent la politique, nourrissent les rêves et déclenchent les cauchemars).

L'hypothèse cybernétique

Glossaire

Rédigé par le boldu - blog littéraire

Publié dans #Pensées

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