La ville
Publié le 27 Janvier 2012
L’observation du monde nous apprend à demeurer humble
Chacun reste à sa place
A quoi ça sert de se hisser au dessus des autres si c'est pour terminer tous au même endroit ?
L’humilité n’est pas facile
Mais elle a au moins cette faculté de laisser croire que vous portez autant d’intérêt à votre voisin
Pourtant nous sommes tous seuls
Désespérément seuls
Au milieu d’une forêt d’autres ego qui se dimensionnent
Comme des fenêtres sur le vide
La ville est un cloaque
Où je n'aperçois que singeries et granguignolades
A force de trop se plaire
L’homme s’éloigne de lui
Il ne sait plus comment se démarquer
S’attife et s’offusque
Prend la mouche pour un rien
– N’entendez-vous pas la petite musique mesquine du contentement de soi ? –
Les villes forgent des Néants
Elles institutionnalisent du vide
A trop se plaire
A trop s’élever en constructions dithyrambiques
L’homme s’éloigne de lui
Il n’est plus guère sensible qu’à la Fiction qu’il a de lui-même
Alors, s’il faut se faire entendre
Mieux vaut se jeter de haut
De très haut
Du sommet de ces tours
Que j’entrevois en dressant la tête
Et espérer retomber en produisant plus qu’un simple buzz de dernière minute.