La ville

Publié le 27 Janvier 2012

L’observation du monde nous apprend à demeurer humble

Chacun reste à sa place

A quoi ça sert de se hisser au dessus des autres si c'est pour terminer tous au même endroit ?

L’humilité n’est pas facile

Mais elle a au moins cette faculté de laisser croire que vous portez autant d’intérêt à votre voisin

Pourtant nous sommes tous seuls

Désespérément seuls

Au milieu d’une forêt d’autres ego qui se dimensionnent

Comme des fenêtres sur le vide

La ville est un cloaque

Où je n'aperçois que singeries et granguignolades

A force de trop se plaire

L’homme s’éloigne de lui

Il ne sait plus comment se démarquer

S’attife et s’offusque

Prend la mouche pour un rien

– N’entendez-vous pas la petite musique mesquine du contentement de soi ? –

Les villes forgent des Néants

Elles institutionnalisent du vide

A trop se plaire

A trop s’élever en constructions dithyrambiques

L’homme s’éloigne de lui

Il n’est plus guère sensible qu’à la Fiction qu’il a de lui-même

Alors, s’il faut se faire entendre

Mieux vaut se jeter de haut

De très haut

Du sommet de ces tours

Que j’entrevois en dressant la tête

Et espérer retomber en produisant plus qu’un simple buzz de dernière minute.

 

Rédigé par leboldu

Publié dans #Poésie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
garcia lorca, tu exagères...
Répondre
O
Mille excuses, mon cher Nicolas, muchas gracias pour ta mansuétude!!<br /> <br /> <br /> C'est que ton beau poème m'avait fait penser à Garcia Lorca, d'où mon lapsus néanmoins impardonnable par tout autre que toi, ami de mon coeur (je n'ironise pas!!)!!
Répondre
L
Las ! Oscar, je ne fais pas partie de la tribu des Nicolas Garcia mais des Nicolas Gracias (précisément comme en espagnol, ce que le germaniste que tu dois probablement être à en juger par les<br /> autres patronymes évoqués ici ne pouvait qu'ignorer, et ce d'autant plus que tu n'as jusqu'à une époque encore très récente connu que mon pseudo(nyme)). Je te pardonne, Oscar, mille autres<br /> professeurs toutes matières confondues (dont la plupart sont à la retraite) l'ont écorché avant !
Répondre
O
A la fin, le premier "et autres" est de trop, mais tu aurais corrigé de toi-même, n'est-ce pas....
Répondre
O
"Où je ne vois que singeries et grandguignolades..."<br /> <br /> En effet, j'avoue qu'elles m'affectent moins que la solitude existentielle et affectant la vie dans tous ses environnements quels qu'ils soient. J'ai toujours eu un faible pour les ouïstitis!<br /> <br /> Dans "Petersbourg", le romancier russe Bely donnait déjà je crois une vision grimaçante et quasi surréelle de la mégapole russe (mais dans sa spécificité par rapport à Moscou si je ne m'abuse, la<br /> problématique y est donc un peu analogue mais différente tout de même!)<br /> <br /> En ce qui te concerne cher Nicolas, en vertu de l'adage: "Courage, fuyons!", et à ton usage personnel, je te suggérerais volontiers de transférer tes pénates dans la charmante petite ville<br /> médiévale bourguignonne de Semur-en-Auxois (bien plus sympathique que les villes alsaciennes, habitants inclus, et même si Strasbourg et autres Mulhouse ne sont pas des mégapoles ha ha ha!!)<br /> <br /> Moi qui t'espérais en douce converti à la négation schopenhauerienne de la Volonté (de vivre), j'en suis pour mes frais, mais ce n'est pas grave car les Nicolas Garcia sont je crois bien plus<br /> supportables que les Fritz Meyer et autres Hans Müller et autres mangeurs de saucisses et buveurs de bière lopes et obèses -tu auras compris le rapprochement sacrilège de ces deux derniers<br /> termes!<br /> <br /> Bon week-end... sibérien, ha ha!!
Répondre
L
Ma foi, non, je ne parle pas spécifiquement du suicide ; je parle de la ville (mégalopole) et de ses effets nocifs que tu ne peux peut-être aussi intimement connaître ; je parle de la fiction que<br /> l’homme s’y joue de plus en plus à lui-même. Je crois d’ailleurs que je vais créer un intertexte pour ce thème de la « fiction » que j’évoque déjà à deux reprises (y compris dans le suivant<br /> article) en essayant de le replacer dans le contexte de la « muray-ification » du monde (!)
Répondre
O
Cher Nicolas,<br /> <br /> Ce poème en vers libre exprime bien le caractère problématique voire factice et nocif de l'ego qui s'affirme mais qui est condamné à la solitude face à la multiplicité des autres egos tous<br /> cantonnés dans leur quant-à-soi et dans leur...égoïsme, sans jeu de mots.<br /> <br /> Phénomène amplifié par la foule même et par la promiscuité ambiguë dans les grandes villes.<br /> <br /> Mais qu'y faire? Toute conscience est liée à l'individualisation puisque seule la différenciation, la séparation d'avec ce qui n'est pas elle lui permet justement son activité d'enregistrement de<br /> cette altérité: la conscience est toujours, comme l'a dit Husserl, la "conscience de quelque chose", jamais de soi.<br /> <br /> Reste la "solution" que tu évoques du suicide, en se jetant du haut d'une des tours urbaines, par exemple.<br /> Il est certain que si tout le monde était mort, le problème de la mort... incluant celui de la souffrance, de l'ennui, de la cruauté, du repli sur soi, de l'égoïsme etc, disparaîtrait.<br /> <br /> Mais il n'y aurait plus de monde, ce serait le Néant cette fois au sens radical du mot!<br /> Avec de l'Etre seulement au passé, mais sans plus même de conscience pour s'en souvenir.<br /> <br /> Est-ce de "cela" que tu exprimes le désir latent?<br /> <br /> Amitiés.
Répondre