L'incuriosité

Publié le 5 Avril 2016

     L’une des choses qui m’intrigue le plus, chez mes contemporains, c’est l’incuriosité. Quand on naît, qu’on est enfant, le monde est pour nous un émerveillement, on est curieux de tout. Cette propension à l’émerveillement, dieu sait pourquoi (mais plus probablement que dieu, la société le sait), on finit par la perdre. Ce qui est navrant, c’est que cela touche toutes les couches de la société (des moins immodestes aux plus démunies). Mis à part les étrangers, qui ont peut-être une raison supplémentaire d’être curieux, puisqu’ils vivent dans un contexte différent de celui qui les a engendrés. Mais est-ce la seule ? N’y a-t-il pas, dans notre société française, dans son penchant à l’autofustigation, quelque chose qui nous y prédispose ?... Vous pouvez regarder partout, ça se retrouve à tous les niveaux : les bourguignons qui sont incurieux vis-à-vis des bordelais. Les parisiens qui sont incurieux vis-à-vis des provinciaux. Et les habitants d’une petite ville de province qui sont incurieux vis-à-vis du nouvel arrivant, lorsqu'il vient troubler leurs habitudes. Chose peut-être plus étonnante encore, les gens qui sont sur les réseaux sociaux, et qui devraient s’intéresser à tout ce qui s’y passe, sont incurieux de ce qui s’y passe vraiment. D’où vient cette incuriosité ?... Y a-t-il dans les phénomènes de l’individualisme, ou dans l'agrégat des communautarismes, quelque chose qui fait que nous n’aurions plus le temps de nous intéresser à notre prochain ?...

Rédigé par le boldu - blog littéraire

Publié dans #Journal

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article