Veilleur de nuit (II)

Publié le 28 Septembre 2012

 

    Deuxième nuit. Je me dis d’emblée : ne serait-il pas intéressant d’écrire une nouvelle dans un hôtel ?... Un veilleur de nuit, qui découvrirait, disons, quelque chose de bizarre, ou bien qui discuterait avec des gens bizarres ?… J’y pense et puis j’oublie. Tous les ressorts de la narration m'ennuient. Je souffre d’un manque évident de formalisme pur. Je souffre de tout ce qui me retient de m'exprimer au grand jour. Alors, en attendant, du fond de cet hôtel où je veille la nuit, je regarde les gens passer.
    Lorsqu’on les voit entrer, on n’est jamais bien sûr qu'ils vont arriver jusqu’à mon hôtel. Il y a tellement de portes, sur le côté, de couloirs adjacents, que les gens peuvent bifurquer à tout moment. Il y a par ailleurs un autre hôtel qui se situe un peu plus loin, dans le passage (le Ronceray ***). Je les ai pourtant bien visionnés. Quand ils rentrent, ils s'avancent d'abord sur le carrelage. C’est comme s’il y avait une sorte d'instabilité dans ce passage, de volatilité due à l'ancienneté. J'imagine que c'est à cause de l'atmosphère, un peu diffuse, de l'ambiance dix-neuvième siècle. On a le sentiment d'être dans une perpétuelle brume. A l’image d’un voyage que l'on accomplirait dans une autre époque, j'ai l'impression que chaque pas risque de les mener vers un autre cadre. Et que chaque boutique dans laquelle il serait amené à rentrer pourrait s'avérer être un décor qui correspondrait à cette même boutique dans un autre temps.   

     A venir :  Veilleur de nuit (III)

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Rédigé par leboldu

Publié dans #Journal

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